Jérémi BELHOMME, billet aller-retour ? La Réunion - Deauville
Jérémi, 30 ans, travaille à l’ESAT ANAIS de Saint-Arnoult depuis 2017. Aujourd’hui reconnu comme un professionnel au sein de son établissement, il aura fallu à Jérémi quitter son île et se déraciner pour atteindre son but ultime ou ce que d’autres appelleraient leur rêve. Malgré des moments difficiles, où solitude et galères jalonnent son parcours, Jérémi montre au quotidien ses compétences et se donne les moyens de ses ambitions.
Quel était ton parcours avant d’intégrer l’ESAT ANAIS de Saint-Arnoult ?
Je suis né à Saint-Pierre à la Réunion, j’y ai passé toute mon enfance et une partie de mon adolescence. J’ai suivi une scolarité classique jusqu’en 5ème. Ensuite j’ai intégré un IME, ce qui m’a permis de découvrir différents corps de métiers dont celui de la cuisine. À 16 ans j’ai pris un vol pour la Martinique afin d’y rencontrer mon père et l’autre partie de ma famille.
De retour à Saint-Pierre j’ai réalisé plusieurs stages, d’abord en tant que maçon, puis fleuriste et enfin en tant que cuisinier dans un snack. Ce dernier stage m’a conforté dans ma décision de travailler en restauration.
Il a donc fallu prendre une lourde décision : quitter mon île et ma famille pour intégrer « Acséa Formation », un organisme de formation à Lisieux.
J'ai d’abord réaliser des stages de découvertes pour affiner mon choix entre le service et la cuisine. C’est lors d’un stage chez Pierre et Vacances que j’ai tranché, je serais cuisinier ! J’ai alors engagé une formation en vue d’obtenir un titre professionnel.
Comment es-tu arrivé à l’ESAT ANAIS de Saint-Arnoult ?
Lors de ma formation j’étais logé dans un foyer de jeunes travailleurs et c’est grâce à l’un des éducateurs, qui connaissait l’ESAT ANAIS de Saint-Arnoult, que j’ai décidé de postuler. L’ESAT possédait une équipe de restauration et semblait être un excellent tremplin pour atteindre mes objectifs .
Quel était ton projet professionnel et pourquoi avoir choisi le domaine de la restauration ?
Mon projet est bien plus qu’un « projet professionnel » c’est un « projet de vie ». Je souhaite retourner à la Réunion pour ouvrir un restaurant avec ma sœur, qui est pâtissière et mon frère, qui lui est serveur. C’est le rêve que j’ai évoqué en début d’article. J’essaie d’apprendre un maximum de choses pour mettre toutes les chances de mon côté et valider mon billet retour !
Lors de mon projet individuel, j’ai demandé à travailler au restaurant Barriere de Deauville en prestation de service. D’abord une journée par semaine, puis trois et peut-être bientôt à temps complet, afin d’y puiser tous les savoir-faire et toute l’expérience dont je vais avoir besoin.
Mot du moniteur
Jérémi respect ! Respect pour tout ce chemin parcouru, pour ces sacrifices consentis avec en ligne de mire ce magnifique projet de création du restaurant familial à la Réunion.
Si je suis en admiration face aux personnes comme toi qui, lorsqu’elles ont un rêve se donnent les moyens de l’atteindre, c’est sans doute parce que je suis comme beaucoup d’autres, dispersé dans mes objectifs multiples et adepte de la procrastination. Tu as pris les commandes de ton destin pour un vol direct vers la réussite et j’espère à l’instar des passagers des vols long-courrier, être présent et t’applaudir lorsque le moment de l’atterrissage à Saint-Pierre sera venu.
ANAIS Entreprise, réseau de 16 EA et 15 ESAT de la Fondation ANAIS, est heureuse de mettre en avant une telle réussite de parcours et l'accompagnement mené par les professionnels d'ANAIS Entreprise dans une démarche inclusive, pour autant qu'elle soit souhaitée par le travailleur.
Si vous souhaitez vous engager et être accompagné dans une démarche d'inclusion, n’hésitez pas à faire appel aux EA et ESAT d’ANAIS Entreprise, qui œuvrent quotidiennement pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes en situation de handicap.